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Introduction:

Forts du succès de "Spéléisteries", nous étions "chaud" pour continuer l'aventure du cinéma spéléo. Pour le nouveau film, je désirais changer de registre, en essayant un thème non humoristique.

Dans les années 1980, les films d'horreur étaient bien à la mode, et dans le genre, j'aimais avant tout les plans en vue subjective, où la caméra en mouvement est à la place d'un personnage ou une créature. C'est en partant de cette idée que j'ai écrit le scénario, en gardant également à l'esprit qu'il est toujours plus inquiétant de suggérer la présence de quelque chose, plutôt que de la voir réellement.
Et puis… en tant que spéléologue, qui ne s'est jamais trouvé seul sous terre, et a senti comme une présence derrière soi ?… ou alors imaginé que quelque chose vous tire par les pieds lors du franchissement d'un passage étroit ?…
Ce film est alors peut-être le reflet de quelques idées noires...


Lorsque le film passa la sélection pour le festival de la Chapelle-en-Vercors, première surprise : c'était le seul film Super 8 sélectionné. Beaucoup de réalisateurs furent étonnés de voir qu'il était en format Super 8, car certains films 16mm avaient une image de moins bonne qualité.


En conclusion, je dirais que lorsque les gens me parlent des films réalisés, c'est généralement celui qu'ils préfèrent. Pourquoi ce film plutôt qu'un autre ?
Il est vrai qu'avec "Maléfice", l'histoire est assez prenante, alors que pour les autres films d'un genre plutôt humoristique, les spectateurs passent peut-être un bon moment, mais il n'y a rien qui accroche vraiment...


Synopsis:

Le jour de la froide clarté, la porte de l'oubli s'ouvrira, et dans un antre Ram se réfugiera. Malheur à celui qui descendra dans la montagne, car la puissance de Ram se manifestera.


La légende de Ram:

Le film débute par une légende, qui défile à l'écran.
Vous pouvez la découvrir en cliquant ici.


L'histoire en détail:

Par une journée brumeuse, un homme muni d'un détecteur de métaux, avance dans une forêt à la recherche de quelques trésors enfouis dans le sol. Soudain, son appareil sonne. L'homme sort un grattoir de son sac, et commence à remuer la terre. A peine a-t-il commencé, qu'une vielle capsule de bouteille lui apparaît. Un peu plus loin, le détecteur sonne à nouveau ; mais cette fois son appareil indique quelque chose de plus gros. Un sourire se laisse deviner sur le regard de l'homme...
Après avoir gratté quelques minutes, son outil répond sur quelque chose de dur. L'homme s'agenouille, et continue délicatement à la main.
Il dégage ainsi un coffre très ancien. Ce dernier est fermé par un cadenas rouillé, qu'il fait sauter rapidement. Avec précaution, il ouvre le coffre... mais hélas, il est vide. En y plongeant la main, il n'en sort qu'une poignée de sable, qu'il laisse glisser entre ses doigts. Déçu, l'homme commence à boucher le trou.
Soudain, entre ses jambes, il entrevoit une sorte de fumée qui glisse au sol. Il se retourne et voit que celle-ci provient du coffre… Effrayé, il n'ose plus bouger, car 2 yeux rouges se laissent deviner à travers la brume du coffre.
Pris de panique, l'homme recule, et dans la forêt, un cri terrible se fait entendre...
Une force invisible vient de faire sa première victime, et maintenant, elle avance en quête d'une nouvelle proie.

Pendant ce temps à quelques kilomètres de là, une équipe de spéléologues : 3 garçons et une fille, sont en train de se préparer. Ils vont bientôt se diriger vers la grotte à Ram, car ils ont l'intention d'effectuer une traversée, afin de ressortir de l'autre côté de la montagne. Mais à ce moment, ils ne se doutent pas que la chose invisible errant de gauche à droite, passe à proximité, et semble également se diriger vers la grotte.


Un peu plus tard, les spéléos sont dans la caverne, et avancent dans une galerie de belles dimensions. Soudain, Hélène entend un bruit bizarre derrière elle… Elle se retourne et stupeur, Pascal qui marchait derrière elle, n'est plus là… Elle appelle les autres, qui concluent rapidement que Pascal s'est arrêté un instant, et qu'il va bientôt les rejoindre.
Ils reprennent ainsi leur progression, et avancent maintenant dans une grande galerie au sol jonché de gros blocs. Hélène n'est pas rassurée, car elle sent quelque chose qui l'épie à tous moments…
Bientôt, ils arrivent devant une verticale. Serge équipe le passage, et descend le premier à l'aide d'une corde. Otto descend à son tour suivit d'Hélène. Au bas du puits, elle demande à Serge où est passé Otto, car elle ne voit pas. Serge lui dit qu'il n'est pas encore descendu...
Hélène comprend alors qu'il se passe des choses bizarres dans cette grotte, et décide de remonter sur la corde. Elle prépare son matériel quand soudain, elle voit que la corde est tachée de sang…alors paniquée, elle crie !
Serge essaye de la calmer, puis ils décident de poursuivre afin de ressortir par la seconde entrée.

Ils continuent le chemin au plus vite, et arrivent devant un passage étroit. Hélène passe la première et Serge s'y engage à son tour…
Tout à coup c'est à nouveau le drame...
Serge s'apprêtant à franchir le passage, se fait brusquement tirer en arrière. Il tente de résister, mais au bout d'un instant il lâche prise, et disparaît dans l'étroiture, en poussant de grands cris.
Hélène se redresse ; elle est en pleurs au bord de la dépression. Pour elle, il ne reste plus qu'une issue possible : fuir, et le plus vite possible. Elle court, sans même savoir où elle va, en espérant trouver le chemin de la sortie. Dans sa fuite, elle se retourne à tout moment car elle sait qu'elle est suivie, mais par qui ?… ou par quoi ?…
Soudain, la situation tourne à l'horreur. Au détour d'une galerie, elle se retrouve face à un cul de sac… sans aucune possibilité de continuer. Elle se retourne car elle sent la chose arriver… mais cette fois c'est trop tard, elle ne peut lui échapper...



Sera-t-elle la prochaine victime ?… la scène suivante du film servira de mot de la fin…






La préparation et le tournage:

Pour ce film, je n'ai pas eu besoin d'écrire de scénario précis. J'avais juste le texte que vous pouvez lire au paragraphe ci-dessus. L'histoire étant très visuelle, elle ne comportait quasiment pas de dialogues ; ce qui est un avantage dans les films d'amateurs, car les acteurs ont généralement tendance à réciter leur texte !

Le tournage a été réparti sur 2 mois, et nous avons sélectionné 6 grottes de la région ; sur place, j'essayais de vivre au mieux l'histoire, en plaçant la caméra et les personnages au gré de l'intuition du moment.

Pour le rôle féminin, nous ne disposions pas d'une fille dans notre équipe de spéléo… c'est pourquoi il fallut rechercher ailleurs. Hélène, la femme d'un de nos membres, accepta le rôle. Il fallut pour cela lui enseigner les rudiments de la spéléo, et notamment les techniques de cordes, afin de ne pas paraître trop hésitante. Sa prestation fut d'ailleurs remarquable et a bien contribué dans la réussite finale.

Le matériel cinéma utilisé était plus sérieux pour ce nouveau film. Je filmais avec la même caméra (Eumig 128XL), pour les prises de vues souterraines, mais pour les scènes extérieures, j'utilisais cette fois une "Canon 1014S", une caméra sophistiquée, permettant de faire quelques effets d'images directement à la prise de vues, et notamment des fondus-enchaînés.
Pour la lumière, j'utilisais deux nouveaux spots "type mandarine" d'une puissance de 800W chacun. Ces éclairages ont plusieurs avantages : ils sont robustes et permettent de focaliser le faisceau lumineux afin d'avoir un éclairage concentré ou diffus. Leur seul défaut est propre au milieu souterrain : l'ampoule halogène de 800W atteint une telle température, que si une goutte d'eau arrive au contact, le choc thermique la fait exploser. Quand on sait que les gouttes d'eau dans les grottes, ce n'est pas ça qui manque… donc il fallait prévoir une réserve d'ampoules, et surtout éviter de les diriger vers le plafond. Tous ces éclairages doivent être alimentés en 220V, c'est pourquoi nous disposions d'un groupe électrogène à l'extérieur.

Pour les prises de son, j'ai changé le vieil enregistreur à cassette pour un enregistreur walkman Sony WM-D6C. Lors des premières prises de son direct, j'étais confronté pour la première fois à un nouveau problème : la caméra faisait un bruit d'enfer… et malgré un micro super directionnel, il était impossible de prendre le son simultanément. J'ai bien essayé d'isoler la caméra avec un genre de tissu molleton, mais en vain, c'était toujours trop bruyant.
La solution trouvée fut efficace, mais peu pratique : doubler chaque scène, une pour l'image et une pour le son… C'était vraiment du bricolage, mais heureusement au final, cela ne s'est pas trop ressenti.

L'élaboration et l'entraînement des travellings, sensés représenter la vision subjective de Ram lors de ses déplacements, a pris aussi pas mal de temps. Beaucoup de gens ont pensé que l'effet était réalisé à l'aide d'appareils sophistiqués style "Steadycam", mais en réalité c'était tout simple :
J'avais conçu une sorte de canne métallique, avec la caméra fixée sur un support près du sol. Il suffisait alors de marcher d'un pas régulier, en ayant le bras qui compense "les sauts de pas", et d'incliner l'ensemble contre l'intérieur lors des virages, comme pour compenser une certaine force centrifuge. L'effet recherché était ainsi obtenu en combinant le déplacement avec caméra au sol, un objectif grand angle pour renforcer l'effet de vitesse, ainsi que des inclinaisons d'images dans les virages pour créer une sorte de déséquilibre malsain.

La musique et les bruitages ont également joué un grand rôle dans le film. Ceux-ci sont l'œuvre de Fabien Bartholini, un génie de la composition qui, je suis persuadé, aurait dû faire carrière dans la musique. Grâce à lui, j'ai pu bénéficier pour la première fois d'une composition originale.
Je l'ai rencontré par hasard lors d'un service militaire ; Fabien étant passionné de musique, ce dernier a bien voulu tenter l'expérience.
Sa prestation, jouée principalement à la guitare électrique, fut réalisée sans voir les images. Pour les sons d'ambiance, je lui avais demandé un genre de rythme, s'associant aux battements du cœur, et créant ainsi un climat très pesant. Par bonheur, le résultat dépassa toutes mes espérances.



Anecdotes au sujet du tournage:

  Il n'est pas facile de s'improviser acteur... Serge en sait quelque chose, car lors des scènes où les spéléos s'équipent avant de rentrer dans la grotte, il devait dire une phrase très courte ; je ne me rappelle plus laquelle, mais je sais que c'était seulement 3 mots à dire!!!
Après une quinzaine de tentatives infructueuses, nous avons préféré supprimer cette scène du scénario, qui en fait n'apportait pas grand chose...

  
Vers la fin du tournage, nous étions en train de filmer les scènes finales où Hélène, seule rescapée du groupe, est poursuivie par la "chose". N'ayant pas de son direct pour les raisons techniques déjà évoquées, Hélène avançait lors d'une scène en s'écriant effrayée :
- Non!…Non!…Non!…
Alors tous les techniciens hors du plan lui répondaient :
- Oui!…Oui!…Oui!...
A chaque fois c'était l'éclat de rire général, mais Hélène, faisant preuve de professionnalisme, arrivait heureusement à garder son sérieux.

  Pendant le festival de film de la Chapelle-en-Vercors, beaucoup de gens ayant vu le film, m'abordaient pour savoir comment avaient été réalisés les travellings subjectifs de Ram. J'en ai eu vite marre de répéter à chaque fois la même histoire, et je crois que j'aurais mieux fait de photocopier le système, pour le distribuer aux intéressés... J'aimerais aussi préciser que malgré la rumeur, je n'ai jamais refusé à quiconque d'expliquer le procédé utilisé.

  Toujours à la Chapelle-en-Vercors, lors de la projection du film dans une salle pleine à craquer, certains enfants en bas âge se sont mis à pleurer, et les parents sont sortis de la salle… Doit-on en arriver à censurer les films spéléo ?...

  Des personnes m'ont également dit que ce film pourrait servir de propagande pour la protection du milieu souterrain…car ainsi, certains n'oseront plus s'aventurer dans les grottes !!!


Palmarès du film:

1985 / Prix de la création au 8ème Festival International du Film Spéléologique de Chapelle-en-Vercors / France)
Note du jury: pour la qualité du scénario d'un film de fiction, qui élève cette production Super 8 au rang des meilleures cinématographiques.

1985 / Prix de la créativité au 4ème Festival International du Film Spéléologique de Barcelone / Espagne)

1993 / Prix du meilleur film de fiction au 5ème Festival International des Torix Cinéma de Dijon / France)
Note du jury: Le Torix du meilleur film de fiction revient cette année à ce cinéaste de talent. A noter quelques travellings vertigineux réalisés avec maestria selon un procédé pour le moins original, et une musique originale composée par Fabien Bartholini qui épouse parfaitement bien le tempo du film et qui contribue à nous glacer le sang quand il faut.


Participants:

Acteurs: (dans l'ordre alphabétique)
Cloux Louis (le vieil homme)
Rodriguez José
Paquier Serge
Unkeler Otto
Perracini Pascal
"Une paire d'ampoules rouges"
dans le rôle de Ram...
Rodriguez Hélène
Equipe technique: (dans l'ordre alphabétique)
Beerli Pierre
Gillieron Jean-Daniel
Paquier Nicole
Gogniat Claude
Casellini Michel
Paquier Patrick
Beerli Françoise
Wittwer Marc
Musique originale: Bartholini Fabien



photos de tournage:


Les extraits:

Voici quelques extraits, pour vous faire une petite idée du contenu du film.
Pour les visualiser, il suffit de cliquer sur le lien approprié, afin de télécharger le fichier vidéo.

Si vous ne disposez pas du lecteur dans les formats proposés, vous pouvez vous rendre sur les sites officiels (clic sur l'image-logo).


 
Durée

Windows Media Video 9


Real Media Video 9


Quick Time 7
Le coffre
maléfique...
30 sec
Les spéléos
vont à la grotte
30 sec
Pascal
a disparu !
32 sec

Otto a
aussi disparu !!!

30 sec
L'étroiture...
31sec



La cassette VHS:





Voici l'aspect de la cassette vidéo VHS du film, que l'on pouvait se procurer jusqu'en 2003. Depuis, l'éditeur allemand n'a pas réédité le film, donc il faut considérer qu'il n'est plus disponible dans ce format.







Le DVD:


La face   
          Le dos



Caractéristiques du DVD :

Menus interactifs :
Français ou English
Contenu du disque :
•  Le film (23 min.)
•  Les chapitres (12)
•  Casting & équipe technique
•  Galerie de photos (diaporama de 1 min 15 sec.)
Format DVD :
DVD 5  •  PAL
Le film :
Format 1.85 : 1  •  Ecran 16/9  •  Couleur  •  Durée 23 minutes
L'audio :
Français  •  Dolby digital  •  Stéréo
Sous titres :
Français, English, Deutsh, Italiano, Castellano


Si vous désirez commander ce DVD, c'est par ici.




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