" Ce n'est pas le matériel qui ne va pas, c'est celui qui l'utilise "


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Depuis le début de l'année 2004, je me suis équipé d'un appareil numérique (APN). Le but n'était pas de changer tout mon matos pour laisser tomber la photo argentique, mais plutôt d'en faire un complément ; l'idée était d'utiliser le matériel traditionnel quand la sortie est axée sur la photo, et d'utiliser le numérique pour la spéléo d'exploration.

En effet, si je décide d'organiser une sortie photo, c'est donc dans un but bien précis que la journée va se dérouler, et dans ce cas nous emportons tout le matériel traditionnel, relativement lourd et encombrant.
Sinon, pendant l'exploration, nous parcourons les nouvelles galeries en effectuant la topographie, puis nous effectuons les photos au retour. Il n'est donc pas possible d'emporter le matériel classique, c'est donc à ce moment que le numérique prend sa place. Mais dans ce cas, le but n'est pas de faire de superbes photos dignes d'un calendrier… mais plutôt de ramener de jolis souvenirs, que l'on pourra imprimer ou mettre en ligne pour les copains.

Après plus d'une année d'une pratique régulière, j'ai effectué plusieurs centaines de photos numériques, et je commence enfin à m'en sortir… C'est pourquoi j'ai écrit ces quelques lignes afin d'en faire profiter les débutants, pour qu'ils puissent tirer meilleur parti de ces petites merveilles technologiques. Ceux qui savent déjà tout peuvent se rendre directement aux photos, ainsi réalisées.





Le choix du matériel

  •   L'appareil et son boîtier étanche


Si comme pour moi, votre choix se porte sur un style de photo plutôt axée : photo souvenir, il n'est donc pas utile d'acheter un appareil numérique de haut de gamme, généralement plus volumineux et surtout plus cher. La gamme des APN
"compacts" convient très bien, d'autant que la plupart des modèles disposent d'un boîtier étanche en option ; condition impérative quand on sait que les appareils numériques sont extrêmement sensibles à l'humidité et à la poussière.

Dans cette gamme moyenne, le marché actuel offre de nombreuses possibilités, et dans l'ensemble les caractéristiques se tiennent d'un modèle à l'autre. Les différences résident au niveau de la définition, la taille de l'écran LCD, les fonctions (plus ou moins utiles), et les accessoires fournis ou disponibles en option.



Depuis l'ère du numérique, on a pu constater une certaine course aux "mégapixels". Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, il est important de bien comprendre certaines bases fondamentales (que d'ailleurs beaucoup croient connaître, mais en réalité se mélangent les pinceaux !!!...), et notamment les différences entre définition et résolution.

Tout comme une mosaïque, une image est composée d'éléments indivisibles (que l'on nomme pixel ou point, selon l'humeur !) s'affichant en lignes et en colonnes, et représentant chacun un petit morceau de l'image. La définition s'emploie généralement à définir sa taille d'affichage. Pour la connaître, il suffit de multiplier sa largeur par sa hauteur. En prenant l'exemple au format 4/3, une image de 3072 x 2304 nous donne une taille de 7'077'888 pixels, ce qui correspond à un appareil de la gamme des 7'000'000 de pixels, plus communément dit : 7 mégapixels.


Pour visualiser cette image (écran ou impression papier), un second paramètre entre en ligne de compte : la résolution, que l'on exprime en "ppp" (pixel par pouce) voire "dpi" (dots per inch). Ce paramètre lie le nombre de pixels de l'image à ses dimensions réelles. En clair, c'est simplement le nombre de pixels que l'on dénombrera sur une distance de 1 pouce (unité de mesure britannique qui correspond en gros à 2,54 cm). Donc plus il y aura de pixels sur cette même distance et plus l'image sera fine et détaillée.

Par expérience, on se rend compte que pour une impression sur papier, la résolution d'une image comprise entre 200 et 300 ppp est amplement suffisante. Au-delà, la capacité d'un œil moyen n'est plus apte à faire la différence entre 2 pixels adjacents.
Donc si l'on choisit un appareil numérique, il faut se poser la question de savoir jusqu'à quel format nous désirons par la suite imprimer nos photos. Si l'on prend l'exemple d'un tirage traditionnel d'environ 12 x 15 cm avec une résolution de 250 ppp, cela donne une définition d'environ 1'743'156 pixels, qui correspond à un appareil de la gamme des 2 mégapixels … étonnant non !!!...

Maintenant, celui qui désire imprimer sa photo au format A4 (21 x 29,7 cm ) avec une résolution de 200 ppp, cela donne une définition d'environ 3'866'709 pixels, qui correspond à un appareil de la gamme des 4 mégapixels.
On ne parlera même pas de l'affichage de nos photos sur un écran d'ordinateur, puisque les limites de résolution moyenne ne dépassent généralement pas les 80 ppp, ce qui, pour un écran de 17 pouces avec un affichage de 1024 x 768 pixels, correspond à une définition d'environ 800'000 pixels, soit bien moins qu'un appareil numérique très basique, de la gamme des 1 mégapixels.


En résumé, il faut choisir son appareil en fonction de son utilisation future, afin d'éviter une dépense inutile pour un appareil avec une définition trop élevée dont on n'exploitera jamais les possibilités. Prévoir quand même une marge supérieure de 1-2 mégapixels, ce qui permettra aux plus passionnés de recadrer leur image, en gardant une définition et une résolution optimale.


Remarques.
Puisqu'on est dans le vif du sujet, encore quelques mots qui ne vont par simplifier les choses !!!... destinés à tous ceux qui parlent de résolution photo, et qui comparent avec la résolution faramineuse de certaines imprimantes ou encore des scanners.
Pour ces derniers, on parle de résolution horizontale et de résolution verticale. Le premier paramètre correspond au nombre de photodiodes du capteur, et pour le second c'est le nombre de pas d'avancement du moteur.
Pour les imprimantes, la résolution horizontale et verticale est relative au procédé spécifique d'impression. C'est une des caractéristiques de l'imprimante, dont la résolution n'a rien à voir avec la résolution d'impression associée à une image. Pour preuve, on parle d'impression jet d'encre à 5760 dpi et d'impression à sublimation thermique à 300 dpi ; pourtant, les résultats sont presque identiques, néanmoins le procédé technique d'impression est totalement différent. Tous ces paramètres ne font que compliquer les choses, et il aurait été plus simple de trouver une norme comparative pour toutes les résolutions.


La carte-mémoire sert à stocker les photos dans l'appareil. En fonction du choix de la définition, les images vont bien sûr occuper de la place et détermineront le nombre d'images que l'on pourra stocker.
Une carte est comprise dans le prix de l'appareil, mais forcément d'une taille ridicule, nous obligeant à faire l'acquisition d'une carte de grande capacité. Prévoir alors 256 Mb au minimum, ce qui, avec une définition de 5 mégapixels par photo, nous permettra de stocker un peu moins d'une centaine d'images.
Sachez encore que ces cartes ne fonctionnent que sur les appareils de la même marque. En effet, les grands constructeurs ont eu la bonne idée de développer chacun leur propre format, ce qui fait qu'on dénombre actuellement plus d'une quinzaine de formats différents, et bien sûr incompatibles entre eux.


  •   L'écran LCD
Chaque appareil numérique dispose d'un écran permettant non seulement de cadrer pour prendre la photo, mais surtout de la visualiser immédiatement après l'avoir prise. C'est sûrement un des plus gros atouts de la photo numérique par rapport à l'argentique. Donc plus la taille de cet écran sera grande et meilleur sera le confort afin de déceler instantanément les imperfections, afin de les corriger avec un nouveau cliché.
Une diagonale de 2 pouces est donc un minimum.


Les appareils numériques ayant une sensibilité moyenne comprise entre 100 et 400 ASA, il n'est nul besoin se s'encombrer de flashs trop puissants ; un NG de 15 à 30 convient très bien dans la plupart des cas. Dans la pratique, l'idéal est quand même d'emporter des flashs de diverses intensités, et permet ainsi d'intervertir les flashs afin compenser la sous ou surexposition des parois.


En utilisant plusieurs flashs, nous sommes obligés d'avoir recours à des cellules.
Nous abordons alors une problématique propre aux APN : les préflashs.

Dans le noir ou par faible luminosité, les appareils numériques envoient systématiquement un préflash pour pouvoir effectuer certains réglages déterminants. C'est très embêtant pour nous, car les cellules réagissent à ce préflash, ce qui fait qu'au moment où le dernier flash va exposer la photo, les autres flashs esclaves ont déjà crépité. Certains appareils de haut de gamme permettent de désactiver le préflash, mais dans la gamme d'appareils que nous avons choisis, ce n'est en général pas possible.

Mais les spécialistes en électronique ont rapidement trouvé la parade, et ont bricolé des cellules spéciales tenant compte des préflashs.

Cependant, en pratique, le problème n'est pas entièrement résolu. Il faut déjà savoir que les flashs intégrés dans les appareils numériques ne sont vraiment pas puissants (tout au plus un NG de 10) ; pourtant, lorsqu'on effectue nos premières photos, nous avons l'impression que malgré sa petite taille, le flash intégré donne bien. En fait, nous sommes trompés, car à ce moment l'appareil est en mode automatique, et il s'est réglé tout simplement sur une sensibilité plus grande ou alors un temps d'exposition plus long, ce qui augment la portée du flash, mais occasionne une qualité moins bonne et des risques de "bouger".

En conséquence, de par ce manque de puissance, et par le fait qu'en plus le préflash possède une intensité moins forte que celui qui expose la photo, on constate rapidement qu'au-delà de 5-7m de l'appareil, les cellules qui détectent les préflashs ont de la peine à réagir systématiquement ; on doit alors recommencer maintes fois pour arriver au résultat escompté, ce qui devient très déplaisant à la longue…

Donc, en l'état actuel des choses ce n'est vraiment pas la panacée, c'est pourquoi j'ai adopté une petite variante :

A l'aide de bandes Velcro autocollantes, je place la cellule (comptabilisant les préflashs) directement sur le boîtier étanche, dans le voisinage du flash intégré. Cette cellule est reliée par un câble spiralé, à un flash traditionnel que je tiens à bout de bras ; ce qui autorise de décaler latéralement le flash de l'appareil, évitant ainsi d'aplatir l'image au premier plan.

Pour les autres flashs esclaves, j'utilise des cellules traditionnelles, qui vont réagir sans problème au puissant éclair émis par le flash que l'on tient à la main. Si, malgré tout, certaines de vos cellules esclaves sont sensibles aux préflashs, il suffit de poser un petit cache empêchant au flash intégré d'éclairer devant lui, mais il ne faut pas le placer trop près pour qu'il puisse quand même être détecté pas la cellule fixée sur le boîtier. L'idéal serait d'ailleurs de confectionner un cache avec une cellule incorporée, qui comptabilise les préflashs. Avis aux bricoleurs, je suis preneur !!!…

Avec cette petite technique, je n'ai plus de problème avec les cellules, ce qui permet de me concentrer totalement sur la prise de vue.



Les réglages

Voici également un sujet très important, car c'est la clé de la réussite.

La première chose à savoir, c'est que le mode automatique d'un appareil numérique convient bien pour les photos extérieures, mais sous terre avec plusieurs flashs, il faut impérativement passer en mode MANUEL (position "M"). Il faut ensuite aller dans le menu des réglages, pour pouvoir effectuer les modifications suivantes.

Dans un premier temps, nous pouvons au préalable effectuer 3 préréglages, qui resteront valables pour toute la durée de notre séance photo.

Une fois ces préréglages effectués, il nous reste avant chaque nouvelle photo, 2 voire 3 paramètres essentiels à effectuer. Ce n'est peut-être pas trop évident au début, car ce genre d'appareil n'est pas prévu à la base pour travailler systématiquement en manuel, mais avec l'habitude ces réglages seront effectués très rapidement.



Les photos

Après la théorie, voici une sélection de mes photos numériques, avec un appareil "compact" de gamme moyenne. Et malgré que ce soit des photos d'exploration, vous constaterez qu'on arrive tout de même à des résultats sympathiques.

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